Bulletin de la Société Paul Claudel, n°170

Sommaire

Daniel LANÇON
– Georges Cattaui : l’Orient et l’Occident de l’accomplissement, 2

Alain BERETTA et Pascal LÉCROART
– Entretien avec l’acteur Philippe Girard, 14

Claudine LE BLANC
– Une belle fidèle : Sakountala de Camille Claudel, 23

En marge des livres
– Filippo FIMIANI : Deux traductions de Paul Claudel par Maria Antonietta Di Paco Triglia, 30
– Catherine MAYAUX : À propos de deux conférences de Jacques Rivière sur Paul Claudel, 33
– Dominique MILLET-GÉRARD : La correspondance Paul Claudel-Françoise de Marcilly, 40
– Xavier TILLIETTE : À propos de Françoise de Marcilly, 42

Notes de lecture
– Paul BADY : Deuxième Ode « L’Esprit et l’Eau » illustrée par J.. Bourraux, 43
– Alain BERETTA : Sartre, Barrault et Le Soulier de satin, 43
– René SAINTE MARIE PERRIN : Claudel et Antonin Raymond, 45

Courrier des lecteurs, 48

Théâtre
– Michel AUTRAND et Jean-Noël SEGRESTAA : Le Soulier de satin à Orléans. Rêveries d’un spectateur à deux cravates, 52
– Michel LIOURE : Une journée sur Le Soulier de satin à l’Université de Strasbourg, 57
– Thomas STÄHLI et Antoinette WEBER-CAFLISCH : Claudel au Théâtre de Bâle : Le Soulier de satin, 59
– Marie-Joséphine WHITAKER : Première de Partage de midi en Pologne, 64

Théâtre et concert, 66
Annonces de théâtre, 68

Point de thèse
– Hélène de SAINT-AUBERT : « L’Histoire de Tobie et de Sara ». Pour une dramaturgie de la gloire, 69

Bibliographie, 77
Conférences et radio, 79
Annonces, 80

 

Georges Cattaui : l’Orient et l’Occident de l’accomplissement

Égypte, parce que j’ai grandi sous ton ciel,
Que mes yeux sont emplis de ta clarté joyeuse,
Que j’ai goûté la plénitude merveilleuse
De tes jours, et connu ton rythme essentiel ;
Chanaan, parce que je n’ai pas oublié
Que tu fus le berceau de mes premiers ancêtres,
Que j’ai rêvé de voir ressurgir et renaître
en son premier foyer le peuple humilié ;
Et parce que j’ai bu du lait de ta mamelle,
« France, mère des arts, des armes et des lois »
Je tiens toute ma vie et ma clarté de toi,
Fontaine de jouvence et de grâce éternelle.

C’est ainsi que s’exprime le tout jeune Georges Cattaui dans La Promesse accomplie (Bloch, 1922), ouvrage sous-titré « France. Égypte. Judée. » Nul doute que la correspondance avec Paul Claudel, son aîné en littérature comme en diplomatie, n’ait sa part dans cette entreprise dont on pressent la grandeur au travers de ces premiers vers. L’Égyptien, correspondant du Mercure de France [1916-1922], reçoit une première lettre du poète français le 20 avril 1919 ( ms. 7123-a, Bibliothèque Doucet).

Stanislas Fumet, qui reçoit Georges Cattaui, envoyé par Louis Massignon à l’issue de la Grande Guerre, écrit à son propos : « Son amour pour la France est un absolu qu’un Français de race a du mal à comprendre. » (Histoire de Dieu dans ma vie, 304). Il dédie son livre de poèmes à Maurice Barrès « par qui je retrouve l’Unité en moi-même, en ma race et dans le genre humain. » Tout se passe comme s’il se préparait à une « conversion » présentée comme accomplissement et accès à une vérité universelle, mouvements caractéristiques en eux-mêmes de la métamorphose personnelle du converti mais également signes de l’acculturation collective qui fut celle des générations d’alors au Proche-Orient. Plus fort que le sionisme affectif qui le guide alors, c’est une France idéelle qui est l’objet de la conversion. Plus tard, chroniqueur littéraire et politique à Paris de La Bourse Égyptienne (1934-1939, puis 1949-1954) qui possède aussi des correspondants à Londres, Rome et Athènes, il représente l’Égypte au congrès annuel de l’Association Internationale des Écrivains de Langue Française qui se tient à Liège au printemps 1939. Sa communication est publiée en octobre dans La Revue du Caire sous le titre mythique : « Le français, langue humaine. » Nulle surprise dès lors de le voir s’engager résolument pour la France Libre (il écrit le premier livre consacré au Général De Gaulle en 1943) et publier Symbole de la France en janvier 1944 (Neuchâtel, La Baconnière), ouvrage sous-titré « le mistère [sic] français, Saint Louis et l’ordre temporel chrétien. » Les pages à la gloire de la langue française, « intermédiaire naturel de la chrétienté », sont significatives : « Comme la langue elle-même, la culture française apparaît comme un effort pour conduire la raison à l’étreinte de la réalité. Ce qui communique à la France une si grande puissance sur les âmes, c’est qu’elle a su créer le mythe en lequel elle a conçu son être : et c’est pourquoi la culture française assume le caractère et la forme d’un culte. » (58-59, nous soulignons).

Ainsi peut se comprendre, en préface, la haute présence de « La vocation de Saint Louis », poème de Paul Claudel, composé le 6 décembre 1943 en écho aux lignes éminemment autobiographiques de Georges Cattaui : « France à qui viennent de toutes parts ces enfants qu’en ton sein tu n’as point portés, je viens à toi de l’Orient […] nous avons le droit de voir en toi l’une des plus poignantes préfigures, l’un des miroirs les plus fidèles du Royaume qu’attendent les justes. » (15). La France exerce un « ministère qui nous propose, au-dessus des liens du sang, une vocation spirituelle. » (37). « Si Péguy et Valéry nous ont rappelé que les civilisations elles-mêmes sont mortelles, dans cette amitié religieuse que je nomme France (et j’implique en ces mots d’amitié religieuse à la fois la rigueur du lien communautaire et la liberté de la vocation) je trouve la promesse d’une durée qu’aucune mort ne peut atteindre » (60-61, nous soulignons). Il admire en Paul Claudel la France littéraire. Le sentiment d’intégration à une France intellectuelle et spirituelle lui apparaît comme convergent avec son catholicisme. D’emblée il est français de cœur, sans qu’il soit même besoin de parler de nationalité, concept éminemment séculier. Notons que, réfugié pendant la guerre à Fribourg, c’est à Jean de Menasce et à Georges Cattaui que Paul Claudel demande de corriger les épreuves de Présence et Prophétie.

Il n’est pas exagéré d’écrire que ce dernier est son saint Patron en conversion (modélisant la scène de 1886) même si ses parrains spirituels sont plutôt Louis Massignon, Jacques Maritain et Stanislas Fumet ainsi que son cousin Jean de Menasce (Alexandrie, 1902 ; Paris, 1973), converti lui-même en 1926, auteur d’un livre de chevet de Paul Claudel : Quand Israël qui aime Dieu, introduction au Hassidisme (Plon, 1931). Georges Cattaui reçoit le baptême catholique, en Angleterre et secrètement, le 24 avril 1928 :

Jusqu’à là, pour éviter l’inévitable appel j’avais cherché à concilier mon judaïsme et mon christianisme en devenant théosophe et sioniste […] Mais en 1928, Bergson lui-même m’écrivait (je l’avais consulté) que je devais aller au Christ qui m’appelait, que le catholicisme était lui-même le judaïsme accompli. Israël continué, couronné, ainsi que le dit aussi Milosz dans sa belle lettre à P.L.F. (lettre à Marie Dominique, 1947, Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève, ms. Fr 5158, c.107)

Il garde le secret de sa conversion un certain temps, eu égard à ses fonctions diplomatiques égyptiennes et à ses relations avec sa communauté d’origine, aussi Paul Claudel lui écrivant en 1932 de Washington prêche-t-il l’appel du Fils de l’homme quelque peu à contre-temps (voir Document n° 1)1.

La rencontre entre le grand dramaturge français engagé dans une exégèse biblique qui anticipe les positions de l’Église romaine vis-à-vis d’Israël et des Juifs et le poète juif égyptien d’expression française (critique reconnu dans les lettres françaises entre 1950 et 1970)2, commence dans un contexte de partis pris réducteurs. Plusieurs passages de la lettre écrite en 1932 par le grand aîné réfèrent en effet à un anti judaïsme ecclésiastique qui aurait (et a peut-être) dû gêner Georges Cattaui. Il est vrai que ce dernier s’identifiait déjà aux personnages de la Trilogie des Coûfontaine assumant le passage de l’Ancien au Nouveau. Il se convertit d’ailleurs en des années où il était courant d’estimer légitime ce mouvement comme l’existence de l’État juif le devint dans les années cinquante en Europe.

Ce n’est certainement pas sans sympathie que Georges Cattaui, qui demeure dans le concert des nations occidentales et ne part pas en Israël (il fut pan-européen convaincu et écrivit souvent sur le projet d’une Europe fraternelle), voit Paul Claudel vieillissant aller jusqu’à la reconnaissance d’une mission sacrée du sionisme. Cette position n’est pourtant pas sans poser quelque problème, notamment lorsqu’il écrit qu’« Israël a été choisi pour rassembler les nations dans la paix et dans l’amour. » (Claudel, 1968, 169). Louis Massignon insiste sur la mise à l’écart d’Ismaël de la terre de Palestine. Tel est bien en effet l’impensé de l’amitié Claudel-Cattaui, lui même greffé sur une ambiguïté entre état terrestre et royaume spirituel. « L’Histoire de Tobie et de Sara demeure à nos yeux l’œuvre où Claudel évoque de la plus bouleversante façon le retour d’Israël, cette patrie retrouvée dont l’approche nous comble. » écrit-il rétrospectivement (Claudel, 1968, 157). Lorsqu’il écrit que « Tous deux, Bloy et Claudel, sont impatients de voir luire et de ramener parmi nous la Gloire en exil » (Claudel, 1968, 160), est-ce d’un Israël spirituel dont il est question alors qu’est reconnue « La vocation de cet étrange royaume ambivalent, de cette terre non moins élue que le peuple auquel elle fut prédestinée » (Claudel, 1968, 151) ? L’hypothèse d’une continuité subsumant le vieil antagonisme Orient-Occident est sans doute l’utopie sous-jacente à cet idéalisme résolu. Comme l’écrit Georges Cattaui lui-même à propos de la poétique du Père humilié et du rôle de Pensée, la juive des deux rives : « Nous retrouvons cette idée de l’avenir, de cette ouverture de l’Occident, de la France vers un destin nouveau, vers ce qui vit et non pas ce qui meurt. » (Entretiens sur Paul Claudel, 1969, 226). Sans doute est-ce ce qui l’incline à demeurer en France. Si Israël apparaît, dès avant sa constitution étatique, comme « cet Orient mû vers les races du Couchant », « le trait d’union, la navette qui tisse entre l’Asie et l’Europe une trame », « les Israélites demeurés en France auront fixé leur choix, prouvé leur préférence et, dégagés des ingrédients sursaturants, réaliseront en paix leur vœu, qui est d’être fondus parmi les nations. » (Les Juifs, Plon, 1938, 275-276 ; 97).

Si nous ne lui connaissons pas de « récit de conversion », de brèves déclarations tardives recomposent une généalogie3, le devenir de sa conversion se reconnaît à ses années de théologie à Fribourg (1939-1947), à une discrète entrée dans l’ordre dominicain et à une réorientation de sa parole créatrice comme le signale le poète et diplomate égyptien Ahmed Rassim : « Georges Cattaui, dont le verset claudélien de La Promesse accomplie annonçait une ample œuvre poétique semble maintenant céder devant une activité critique des plus érudites, comme en témoigne L’Amitié de Proust qu’il vient de publier à la N.R.F. » (« Les Poètes égyptiens d’expression française », Le Caire, La Bourse Égyptienne, 11 juin 1937). Bien plus tard, Louis Bollé le regrette en ces termes : « Cattaui, qui fut jadis, comme son ancêtre Joseph, intendant d’un souverain d’Égypte, et qui, initié à l’ancienne mystique juive, converti, demeure, lui aussi, un poète biblique (on regrette de ne plus entendre cette voix assourdie et très personnelle). » (Critique, mars 1969, n° 262).

Cet abandon de la littérature de fiction pourrait correspondre à un déplacement de la parole de création vers la critique littéraire concernant les auteurs croyants, trace du maintien de l’œuvre pieuse, dans la tradition des clercs. Toujours est-il qu’il ne publie plus de poésie après La Terre visitée (Egloff, 1945) et Outrenuit (GLM, 1949). « Si nous voulons éviter la rupture entre la poésie et le monde contemporain, nous devons, pendant qu’il en est temps encore, rappeler au poète que la parole divine est seule créatrice parce que, seule, elle possède cette efficacité mystérieuse qui lui permet de réaliser ce qu’elle exprime » écrit-il dans La Bourse Égyptienne du 12 septembre 1950.

Originaire d’un Orient égyptien qui venait de susciter, en 1898, les dernières entreprises spiritualistes avec La Terre du Sphinx de Péladan ou Sanctuaire d’Orient de Schuré, vers lequel, entre autres lieux mythifiés, la jeune génération française de 1925 allait encore comme à une source troublée dans « Les Appels de l’Orient » (Cahiers du mois), Georges Cattaui devient, quant à lui, l’hagiographe de celui qui a « transformé le lyrisme en prophétie » (Claudel, 1968, 252). Il n’aura de cesse de mettre en scène et en cause l’attraction gnostique en puissance, du romantisme au surréalisme en passant par Baudelaire et Nerval, la tentation de rechercher dans la poésie une nourriture spirituelle que ne pourrait donner que le Livre. Au fil des études, de 1938 à 1969, il se fait l’écho de cette interrogation des Écritures qui « alimente le génie de Claudel » puisqu’entre « la Parole et le poète s’est établie une inépuisable conversation » (Claudel, 1968, 245). C’est ainsi qu’il réécrit, en l’amplifiant, son texte journalistique de 1939 paru au Caire (Document n° 2), reprenant ses lignes sur Tobie et Sara près de trente ans plus tard, dans « Israël dans l’œuvre de Claudel » paru en 1968.

Un entretien publié en mai 1939 permet à Georges Cattaui d’écouter cette mise en cause d’un certain usage profane de la littérature de fiction : « C’est toujours à la Bible que j’en reviens. Mon œuvre littéraire proprement dite m’est elle-même devenue presque étrangère et se détache de moi […] » (1991, 284). Paul Claudel ajoute, et cette phrase devient une citation à usage interne dans le foisonnement des écrits de son critique : « Maintenant je vis plus que jamais à genoux dans l’émerveillement des Saintes Écritures. Ce symbolisme, ces interprétations mystiques, ces analogies, la race juive semble en avoir conservé la tradition jusque dans l’exil. » (id.).

Tout se passe comme si Georges Cattaui voyait chez Paul Claudel mûrir l’œuvre dont il rêvait pour lui-même ainsi qu’il l’écrit dans une lettre inédite du 30 octobre 1938 :

Monsieur l’Ambassadeur et mon Poëte, mon poëte le plus cher, pourquoi ne m’avoir pas dit que vous l’aviez écrite, cette œuvre, que vous l’avez écrite pour moi ? cette œuvre que, depuis tant d’années, depuis Sichel et depuis Pensée, je réclamais de vous, cette Sara, ce retour d’Israël, cette patrie retrouvée, pourquoi l’avoir tenue secrète et cachée, cette consolation si longtemps attendue et qui me comble aujourd’hui. (Bibliothèque Publique et Universitaire de Genève, ms. fr. 5138. c.100)

Lecteur de la trilogie des Coûfontaine, « épopée tragi-comique » d’un XIXe siècle issu « de la Révolution et de la libre-pensée » (Claudel, 1968, 67, 79), le jeune Georges Cattaui s’attache aux personnages juifs des œuvres dont il interprète la présence et le rôle en regard de son propre parcours d’adolescent oriental nourri de culture française laïque (droit et littérature). Au moment où il découvre L’Histoire de Tobie et de Sara, dont il lit la dactylographie chez les Milhaud en 1938, il écrit à plusieurs reprises à Paul Claudel afin de requérir une certaine légitimité de ses interprétations en lien avec Le Père humilié qu’il relit alors :

La pièce me paraissait se rattacher au même thème ; j’y voyais aussi un symbole de l’âme juive détournée du Christ et qui pourtant le cherchait, qui devait le trouver. Plusieurs de ces personnages me paraissaient représenter les aspects différents de cette âme juive en route soit qu’elle l’eût trouvé, soit qu’elle demeurât aveugle (comme le vieux Tobie qui est destiné à la guérison par le remède de l’ange Raphaël). » (Entretiens sur Paul Claudel, 1969, 221) [Pensée est ainsi le personnage témoin de cette « double France » qui] « s’unit à Israël au moment même peut-être où s’entrouvre pour ce dernier une espérance terrestre. (id.)

Le long article personnel de novembre 1939 qu’il publie dans La Bourse Égyptienne développe cette admiration, reprenant par ailleurs, en titre, les mots que Paul Claudel lui adressait en avril 1932 sur « l’émerveillement des Saintes Écritures. » Autant de préludes à une « grande étude sur la tragédie des Coûfontaine » comme lui écrit Paul Claudel en mai 1947 (voir Document n° 3) alors que Georges Cattaui commence d’écrire ce qui deviendra son livre de 1968. Dans « L’hommage à Claudel » qu’il écrit à l’occasion de son 84e anniversaire, il insiste encore sur cette vocation d’exégète :

On peut bien dire que nul, depuis Bossuet, n’a mieux pénétré la poésie des Écritures. Par son génie ardent, impétueux et jaillissant, il est naturellement apparenté aux patriarches, aux prophètes, au psalmiste. […] On peut dire de la poésie de Claudel qu’elle est une métaphysique instantanée. Est-ce à dire qu’elle est philosophe ? Certes, il faudrait se garder de réduire le poète à l’étroite allégeance d’une discipline déterminée. Mais philosophe, il l’est – Bergson lui-même en a témoigné devant moi – à la lumière d’un Lucrèce, d’un Pascal et d’un Kierkegaard. (La Bourse Égyptienne, 11 septembre 1951).

À suivre la biographie des seules études réunies en volume par Georges Cattaui après guerre, on peut comprendre cet engagement dans ce que l’on pourrait nommer une écriture pour Dieu. Léon Bloy, préfacé par Pierre Emmanuel (Éditions Universitaires, 1954) ; St Bernard de Clairvaux ou l’esprit du Cantique des Cantiques (Éditions Gabalda, 1960, Coll : « Situation des Saints ») ; Pascal et Port-Royal, avec Hans Urs von Balthazar, Pierre Bourget et Bernard de Fallois (Fayard, 1962) ; Péguy, témoin du temporel chrétien (Éditions du Centurion, 1964, Coll : « Humanisme et Religion ») ; Orphisme et prophétie chez les poètes français. 1850-1950. Hugo, Nerval, Baudelaire, Mallarmé, Rimbaud, Valéry, Claudel (Plon, 1965) ou Claudel. Le cycle des Coûfontaine et le mystère d’Israël (Desclée de Brouwer, 1968). En prise avec l’actualité, il écrit aussi sur nombre de sujets religieux notamment sur l’Année Sainte (1950) et après avoir rencontré Pie XII, il accompagne le cardinal Tisserant qui rend visite aux catholiques d’Égypte à cette occasion ou rend compte de la béatification de Pie X en 1951. À propos de Paul Claudel, il exprime à nouveau la logophilie qui l’habite particulièrement :

En faisant réciter divers poèmes de Claudel au Vatican, et en daignant assister en personne à ce récital, Pie XII a fait à Paul Claudel et aux Lettres françaises un honneur auquel les écrivains de France se sont montrés particulièrement sensibles. On sait que l’Académie Française a décerné au Saint-Père la grande médaille d’or de la langue française, et jamais hommage ne fut plus justement adressé. Il en fut touché et répondit qu’on ne louera jamais assez cette langue qui est à la fois la langue de l’esprit et la langue du cœur. […] La France organise, à elle seule, cent-sept pèlerinages. On comptera celui des « Poètes catholiques », celui de « Notre-Dame d’Israël ». (La Bourse Égyptienne, 19 mai 1950).

*

Georges Cattaui s’inscrit dans la relation étroite autant qu’ambivalente qui relie Judaïsme et Occident depuis la haute antiquité puisque la découverte de l’Histoire, du progrès universel et du sens de la responsabilité des hommes sont en grande partie des idées juives (notamment chez les Prophètes). C’est assez naturellement qu’à partir du XIXe siècle, les Juifs, d’Égypte comme d’ailleurs, ont adhéré en grand nombre à l’universalisme que la science et les Lumières promettaient et dont la France fut longtemps l’un des modèles les plus forts. La porte étroite du passage au catholicisme comme accomplissement occidental entendait situer la singularité de l’aventure juive dans une évolution humaine ré-orientée grâce à cette nouvelle alliance du savoir et de la vérité. C’est ainsi que, confronté à ce que l’on pourrait dire une rencontre occidentée avec l’universel laïque et sceptique ayant ouvert sa communauté d’origine, l’écrivain et critique égyptien, assumant le statut toujours quelque peu instable du lettré en regard du religieux, a traversé les frontières, dans le contre-courant d’un retour à une croyance vécue comme native et de vocation là où d’autres s’initiaient, au Proche-Orient, à la Tradition (occulte) (René Guénon) ou se voyaient révélé un Orient de rite melkite (Louis Massignon). Il est significatif que Georges Cattaui ait ainsi laissé inédit un volume de souvenirs sur ce dernier et une biographie de Claudel.

 

Daniel LANÇON

 

 

 


1. Il est au nombre des Convertis de la Belle Époque, pour reprendre le titre de l’ouvrage d’Henriette Psichari (Paris, Éditions Rationalistes, 1971). Il figure ainsi dans La conversion des intellectuels au catholicisme en France, 1885-1935 (Paris, CNRS Éditions, 1998), ouvrage dans lequel Frédéric Gugelot étudie près de cent cinquante conversions, essentiellement d’écrivains.
2. Georges Cattaui naît en septembre 1896 dans une célèbre famille juive sépharade dont la présence est attestée en Égypte depuis le Moyen Âge. Son père Adolphe est secrétaire général de la Société Royale de Géographie d’Égypte. De nombreux membres de la famille ont des fonctions gouvernementales. Son cousin René Cattaui bey est député au Parlement égyptien jusqu’en 1950. Son oncle Joseph Aslan pacha est ministre des Télécommunications en 1923. Après des études au lycée Carnot puis une licence de droit et un diplôme de sciences politiques à Paris, Georges Cattaui entre dans la carrière diplomatique comme son frère André. On le retrouve au Cabinet du Bureau Européen du roi Fouad puis en poste dans diverses capitales européennes (Prague, Bucarest, Londres, 1922-1935). En tant que secrétaire du roi, il accompagne ce dernier dans de nombreuses visites officielles au début de sa carrière.
3. C’est curieusement dans ses articles pour les journaux que l’on trouve des bribes d’autobiographie religieuse. Ainsi : « Je ne puis oublier l’émotion que je ressentis, à l’âge de onze ans, lorsqu’en compagnie de ma mère, je fus, en 1908, admis à baiser l’anneau du Saint-Père [Pie X, béatifié en 1951]. Et je crois toujours revoir le regard paternel qu’il posa sur nous. » (8 juin 1951).

 

 

Document n° 1

Washington, 21 avril 1932.

Aujourd’hui j’en ai fini avec la littérature proprement dite. [et les sanglots d’une vanité littéraire meurtrie que vous venez d’entendre ne sont que les dernières manifestations d’une personnalité dont je suis en train de me décoller.] Dans quelque temps tous ces vieux papiers me seront devenus aussi indifférents que ces dépouilles de soi-même qu’on laisse chez le coiffeur et chez le manucure.

Comme vous le savez sans doute, j’ai renoncé maintenant à toute expression fictive, et je vis à genoux devant l’éblouissement sans cesse accru des Livres Saints. C’est un émerveillement qui ne cesse de croître à mesure que j’y attache mon attention, mon cœur et ma pensée. Quelle gloire pour Israël d’avoir été choisi comme rédacteur et comme dépositaire d’un tel message ! et comment ces éléments immenses sur lesquels se reposait l’Esprit Saint se sont-ils transformés en ces eaux pesantes et pharmaceutiques, lourdes de substances, immobiles et comme embaumées au milieu de leurs rives minérales ? Quand est-ce que le grand fleuve qui, au dire d’Ézéchiel, s’échappe du côté droit de l’autel après s’être frayé un passage à travers Josaphat et les oliviers (la montagne du Témoignage qui se dresse en face de celle de la Vision) viendra se précipiter dans la ville morte pour l’assainir, la baptiser et l’entraîner avec lui vers l’Océan ? Comment ne voyez-vous pas que c’est dans le Fils de l’Homme qu’Israël trouve sa prodigieuse glorification, le privilège de l’aînesse qu’il n’a pas perdu et que le Père ne demande qu’à lui restituer ? Toute la Bible est remplie des gémissements de David qui réclame son fils Absalon, de l’Époux trahi dont une amante bien-aimée a foulé aux pieds le sacrement (Ézéch, XVI). Et de même le récit interminable que Dieu se fait dans les psaumes de ses relations avec cet enfant ingrat, et dont d’un bout à l’autre du monde et des siècles, les serviteurs de l’Église ne cessent de se passer de l’un à l’autre les accents pathétiques. Ah ! je suis sûr qu’il y a plus de joie dans le cœur de Dieu pour le fils de la famille qui enfin s’est converti que pour l’honnête troupeau qui persévère platement et tant bien que mal sur la route bien tracée. Ce livre qu’Israël a écrit dans sa propre langue, il ne le lit plus aujourd’hui, il ne le comprend plus ! Les solennelles adjurations de Moïse au seuil de son histoire dans le Deutéronome, il les a oubliées. « Ma bien-aimée est plus cruelle que l’autruche du désert… Les voies de Sion pleurent parce que personne ne vient plus à la solennité. »

Et précisément, ce jour même où je vous écris, je m’aperçois que c’est votre Pâques ! Ah ! quand la célébrerez-vous avec nous, autour de cet agneau qui a été immolé depuis la création du monde et dont le sang rédempteur imprègne la troisième enveloppe du tabernacle ! Affectueusement, votre,

Paul Claudel

Lettre du 21 avril 1932, éditée dans Les Juifs, Plon, 1937, p. VIII-IX, reprise (augmentée) dans Claudel. Le Cycle des Coûfontaine, 1968, p. 148. Cf. État des lettres publiées de Paul Claudel, établi par le Centre de Recherches de Littérature Française, vol. 15, Annales Littéraires de l’Université de Besançon, Paris, Les Belles Lettres, 1975, n° 178, p. 100.

Document n° 2

À genoux devant l’émerveillement des Saintes Écritures :
Le Festin de la Sagesse, Tobie

Il y a quelques années, Claudel m’écrivait qu’il avait désormais renoncé à toute « expression fictive », à toute « littérature » et qu’il vivait à genoux dans l’émerveillement des Saintes Écritures. Depuis, au cours de sa longue maladie, me trouvant à son chevet, rue Jean Goujon, je l’ai souvent supplié de nous donner un drame, un mystère sacré, tiré de l’Ancien Testament, ou encore une tragédie nationale inspirée par l’héroïne de la patrie française. À défaut de cette nouvelle Athalie dont je rêvais, le Champenois Claudel, compatriote de Racine, publie aujourd’hui le texte de deux oratorios dramatiques, une Jeanne d’Arc au bûcher, pour laquelle Arthur Honegger a écrit une admirable partition, et un Festin de la Sagesse dont la musique est de Darius Milhaud.

Peu de jours auparavant, le poète avait fait paraître L’Épée et le Miroir, un commentaire mystique et théologique sur « Notre-Dame-des-Sept-Douleurs » écrit dans le même esprit qu’Un poète regarde la Croix. Enfin, j’ai eu le privilège de lire une œuvre encore inédite que nous devons à la même plume infatigable et que Darius Milhaud, qui doit en composer la musique de scène, a eu la bonté de me communiquer : c’est un « mystère » symbolique tiré du Livre de Tobie. On demeure confondu devant la fécondité d’un écrivain qui, à l’âge de soixante-treize ans, produit ainsi chef-d’œuvre sur chef d’œuvre. [longue description de la mise en scène du 6 mai 1939, à Orléans]

Dans ce long poème dramatique pour lequel Honegger a composé une partition si puissante, Claudel a su, comme dans le drame grec, réaliser un intime accord du chœur et de l’action. Cependant, de toutes les œuvres de Claudel qu’il m’ait été donné de lire récemment, il n’en est point qui m’ait ému davantage que son Histoire de Tobie. Cette Sarah durement éprouvée au cœur de l’exil, ces pérégrinations du jeune Israëlite sous la conduite de l’archange Raphaël, cette patrie retrouvée, cette consolation si longtemps attendue, ce retour, cette union, que de signes, que de symboles il m’est donné d’y reconnaître ! Ce poème, il me semble que c’est pour moi que son auteur l’a conçu et Claudel veut bien m’assurer que j’en interprète exactement les figures. Ce Tobie, d’emblée, je l’ai reconnu. J’ai reconnu le jeune Orient, fils de l’Aveugle, enfant de la vieille Tisseuse. Tobie que le Foie de Poisson a conduit à l’Épouse autrefois interdite, vers cette humiliée et cette insultée que Tobie délivre et qu’il rend féconde ! Car, pareille au figuier desséché qui reverdit et pareille à l’Épine qui donne sa Rose dans le Désert, voici cette âme plantée dans les Ténèbres qui renonce à l’attrait en elle maléfique : à l’invitation de la mort.

La dette contractée par son père, c’est à elle qu’il appartient de la payer : elle pleure parce qu’elle a retrouvé sa patrie – et moi-même avec elle je pleure. Je vois se dessiner l’arbre d’Abraham, et à chaque branche toutes sortes de rois, de prophètes et de guerriers et au sommet la fleur et l’Étoile ! Il y a dans ce mystère symbolique la femme du vieux Tobie, la pauvre Anne. Grâce disgrâciée qui croyait que l’argent seul les appelait de l’autre côté du désert ! Mais son époux, l’aveugle Tobie, a bien vite reconnu Sarah. Il a partagé la même solitude et le même mépris ; il n’y a que ce nom qui soit nouveau pour lui. Son fils, parti comme un homme, s’en revient à lui comme une multitude. « Vieux père juif » s’écrie Claudel : « S’il n’y avait que des Chrétiens comme toi, le bon Dieu serait bien tranquille ! » Au nom de celui qui remplit l’Éternité de son Sanglot, au nom du double Israël, il faut dire à Paul Claudel « merci ». Et pour cette œuvre, il lui sera beaucoup pardonné. (C’est la veille de Kippour, l’an dernier, dans la ville d’Aix-en-Provence, chez les Darius Milhaud, que l’Histoire de Tobie me fut communiquée).

Pour moi, cette création de Claudel est un miracle du même ordre que celle des imagiers de Chartres et de Reims : jaillie du plus profond terroir paysan de la France, plongeant ses racines dans le passé populaire et chrétien de sa province ancestrale, – la Champagne –, cette création se rattache pourtant à l’esprit qui vient à nous des Prophètes et du Psalmiste. Pour Claudel, comme pour le Kabbaliste, « chaque objet est symbole par rapport à la constellation des autres objets qui le contouchent et qu’il connaît ». Le symbole est donc la chose réelle, par quoi l’on va réellement et substantiellement à Dieu.

Le Caire, La Bourse Égyptienne, n° 309, 5 nov. 1939, p. 6.

Document n° 3

Brangues, le 19 mai 1947.

Mon cher Cattaui,

J’ai emporté à la campagne, où je suis maintenant pour tout l’été, le manuscrit que vous m’avez fait remettre de votre grande étude sur la tragédie des Coûfontaine. J’en suis maintenant assez éloigné moi-même pour que je puisse la regarder avec vos yeux, avec votre intelligence et surtout avec votre cœur car c’est le cœur surtout en vous, je le sais et j’en suis fier, qui a été touché par cet âpre débat de mes années de maturité. Tout ce groupe d’hommes et de femmes au centre de ma vie qui s’interrogent désespérément sur pas autre chose que Dieu, qui se demandent l’un à l’autre, qui se réclament avec patience, avec subtilité et avec fureur, pas autre chose que Dieu, je n’ai pas fait autre chose que fournir une arène, l’exhaussement d’une scène, à ce grand débat qui sous la défroque philosophique et historique a été celui de tout le XIXe siècle. Et je comprends que vous, Juif, vous ayez été spécialement ému par cette dernière pièce, pour moi-même encore si énigmatique, où la représentante aveugle d’Israël, de ce peuple dépositaire de la clef et du fil, reçoit à travers la mort le germe de ce fruit invisible dont elle est la condition. Le drame ne pouvait avoir pour conclusion qu’une ouverture.

Toute cette trilogie est pleine d’un sens prophétique, à moi-même encore mal réalisé, que l’avenir sans doute élucidera. De là son intérêt, cet intérêt que je sens, à travers vos pages, si inséré, si acéré et si poignant, et dont vos lecteurs ne manqueront pas de ressentir, comme je l’ai ressenti moi-même, le contre-coup. Je vous serre bien affectueusement la main.

Paul Claudel

Lettre du 19 mai 1947, publiée dans Critique (en août 1955) et reprise par Georges Cattaui en préface à Claudel (1968) et dans « Le Père humilié », in Entretiens sur Paul Claudel (1969, p. 225). Cf. État des lettres publiées de Paul Claudel, op. cit., p. 133.

 

Écrits de Georges Cattaui consacrés à Paul Claudel (1935-1969)

1. « Claudel et l’âme juive », Vie intellectuelle, 10 juillet 1935. Avec une lettre de Paul Claudel. Numéro consacré à Paul Claudel.

2. « Paul Claudel. Les Aventures de Sophie », Les Nouvelles Lettres Françaises, n° 2, août-septembre 1937, p. 65-66.

3. « Instances d’Israël », Les Juifs, Paris, Plon, 1937, p. 251-297.

4. « Interview » par Georges Cattaui sur la Bible et sur les problèmes allemands, Temps présent, 5 mai 1939 ; repris dans Paul Claudel, Supplément aux œuvres complètes, tome II, Lausanne, L’Age d’Homme, 1991, p. 281-286.

5. « À genoux devant l’émerveillement des Saintes Écritures : Le Festin de la Sagesse, Tobie et la Jeanne d’Arc de Claudel », La Bourse Égyptienne, 5 novembre 1939.

6. « Drame et poésie chez Claudel », La Bourse Égyptienne, 18 mars 1948.

7. « Les 80 ans de Claudel », La Bourse Égyptienne, 23 août 1948.

8. « Paul Claudel et Le Cantiques des Cantiques », La Bourse Égyptienne, 19 mars 1949.

9. « Le Pain dur de Claudel », La Bourse Égyptienne, 19 juillet 1949.

10. « Rome et la France (Claudel) », La Bourse Égyptienne, 19 mai 1950.

11. « L’hommage à Claudel », La Bourse Égyptienne, 11 septembre 1951.

12. « Itinéraires de Claudel », Critique, n° 95, avril 1955, p. 291-303.

13. « La symbolique de Claudel », Critique, n° 99, août 1955, p. 675-700.

14. « Burlesque et baroque chez Claudel », Critique, n° 166, mars 1961, p. 195-215. (Repris en partie dans Claudel, 1968).

15. « Claudel et l’âge baroque », La Table ronde, “Actualité de Claudel”, mars 1964. (Repris en partie dans Claudel, 1968).

16. « Le Drame de Paul Claudel » (compte rendu du livre de Jacques Madaule), Tribune de Genève, février 1965.

17. « La symbolique de Claudel », Orphisme et prophétie chez les poètes français. 1850-1950, Paris, Plon, 1965, p. 179-229.

18. « Préface », Paul Claudel. Documents et images, par Marie-Jeanne Gillet-Maudot, Paris, 1966.

19. « La semence de Paul Claudel », Journal de Genève, 5 février 1966.

20. « Actualité de Claudel », Notre République, 11 mars 1966.

21. « Israël dans l’œuvre de Claudel », Cahiers Paul Claudel, n° 7, “La Figure d’Israël”, Gallimard, 1968, p. 197-218.

22. « Le Baroque dans le théâtre de Paul Claudel, par Marie-Louise Tricaud », The Romanic Review, LIX, n° 2, avril 1968, p. 149-150.

23. « Actualité de Claudel », Revue de Paris, mai 1968, p. 72-84.

24. « Paul Claudel. Ce pays à l’arrière de Ramuz », Journal de Genève, 3 août 1968.

25. « Claudel and England », The Tablet, vol. 222, n° 6689, London, 3 août 1968, p. 761.

26. « Claudel, poète lyrique », Revue des Lettres, Société des Gens de Lettres, octobre-décembre 1968, p. 16-26. (Repris dans Ecclesia, n° 245, août 1969, p. 45-50).

27. Claudel. Le cycle des Coûfontaine et le mystère d’Israël, Paris, Desclée de Brouwer, 1968, 230 pages. « Le baroque », chapitre repris dans Les Critiques de notre temps et Paul Claudel, Paris, Garnier, 1970.

28. « Lettres à une jeune protestante », présentation, Bulletin de la Société Paul Claudel, n° 33, janvier-mars 1969, p. 1-2.

29. « Claudel et le baroque », Entretiens sur Paul Claudel, sous la direction de Georges Cattaui et Jacques Madaule, Décades de Cerisy 1963, Paris-La Haye, Mouton, 1969, p. 55-68. (Discussion p. 69-79).

30. « Le Père humilié », Entretiens sur Paul Claudel, op. cit., p. 219-227. (Discussion p. 228-233).

NB : La Bourse Égyptienne était le grand quotidien généraliste de l’après-midi au Caire entre 1909 et 1962.

 

Bibliographie

Paul CLAUDEL

Sous le rempart d’Athènes, traduction en langue arabe, Le Caire, Éd. Charquyat, 2002.
Der Seidene Schuh (Le Soulier de Satin), traduction en langue allemande de Herbert Meier, Freiburg i. Br, Johannes Verlag Einsiedeln, 2003.

Camille CLAUDEL

Correspondance, Édition d’Anne Rivière et Bruno Gaudichon, Paris, Gallimard, coll. « Art et Artistes », 2003.

Pascale ALEXANDRE-BERGUES

– « L’Échange de Paul Claudel ou l’âme qui joue aux quatre coins avec elle-même », p. 23 à 36.

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– « Cantate, cantique, etc. chez Claudel », p. 217 à 227 (voir note 1).

Michel AROUIMI

– « Le trictrac de Marivaux entre les mains d’Eichendorff et de Claudel », in La violence : représentations et ritualisations, études réunies par Myriam Watthee-Delmotte, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 261.

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– « Comique et lyrisme de Molière à Claudel », p. 125 à 135 (voir note 1).

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– « Du lyrique au dramatique dans l’écriture et les débuts scéniques de L’Annonce faite à Marie », p. 321 à 335 (voir note 1).

Jacques HOURIEZ

– « Dramatique et lyrique claudéliennes : de la crise à l’image sacrificielle », p. 349 à 364 (voir note 1).

Hélène LAPLACE-CLAVERIE

– « Les paradoxes de l’hospitalité dans quelques pièces de Claudel », in L’Hospitalité théâtrale, volume collectif dirigé par Alain Montandon, Clermont-Ferrand, Université Blaise Pascal, coll. « Littérature », février 2003, p. 279 à 288.

Pascal LÉCROART

– « La rencontre du langage dramatique et du langage musical dans Jeanne d’Arc au bûcher de Paul Claudel et Arthur Honegger », p. 175 à 189 (voir note 1).

Catherine MAYAUX

– « Le Livre de Christophe Colomb de Paul Claudel : l’imaginaire du texte entre lyrique et dramatique », p. 197 à 215 (voir note 1).

Dominique MILLET-GÉRARD

– « Le lyrique et le dramatique ou de l’harmonie et de la mélodie chez Paul Claudel », p. 105 à 122 (voir note 1).

Marie-Victoire NANTET

– « La lune et l’ange ou la mise en œuvre céleste du lyrique et du dramatique », p. 263 à 279 (voir note 1).

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– « Le lyrique et le dramatique dans Partage de Midi : du brouillon manuscrit à la version de 1906 », p. 337 à 348 (voir note 1).

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– « Le monologue dans le théâtre de Claudel : de Tête d’Or au Soulier de satin », p. 57 à 66 (voir note 1).

Michel WASSERMAN

– « Le voyage d’hiver de Paul Claudel », in Revue d’Esthétique, n° 33, 1998, p. 57 à 70.

Antoinette WEBER-CAFLISCH

– « L’Endormie et La Lune à la recherche d’elle-même : de l’ironisation du lyrisme romantique à sa réduction critique », p. 365 à 421 (voir note 1).

Marie-Joséphine WHITAKER

– Au cœur de la dramaturgie claudélienne : le devenir », p. 281 à 303 (voir note 1).

 

(1) Le dramatique et le lyrique dans l’écriture poétique et théâtrale des XIXe et XXe siècles, Actes du colloque de juin 1998 à l’Université d’Avignon, textes réunis et présentés par Pascale Alexandre-Bergues et Didier Alexandre, Presses Universitaires Franc-Comtoises, 870, Besançon, 2002.