Pays de langue anglaise

Paul Claudel Society, Paul Claudel Papers
(Amérique du Nord)

La Paul Claudel Society regroupe les chercheurs, universitaires et étudiants qui s’intéressent à Paul et à Camille Claudel sur le continent nord-américain. Elle a été fondée en 1968 par Harold Waters et Calvin Claudel à New-York, et associée depuis ses débuts à une publication: d’abord intitulée Claudel Newsletter, la revue s’est transformée à partir de 1972 en Claudel Studies, éditée par le père Moses Nagy. La Society se réunit chaque année lors de la réunion annuelle de la Modern Language Association nord-américaine, au mois de décembre, dans différentes villes des Etats-Unis et du Canada. La réunion de 2004 a lieu à Philadelphie et est présidée par Eric Touya de Marenne. Les officiers de la Society sont Sergio Villani, président; Ann Bugliani, vice-présidente; et Nina Hellerstein, secrétaire-trésorière. La Society tiendra un colloque spécial en octobre 2005 à York University, Toronto, présidé par Sergio Villani, pour commémorer le cinquantenaire de la mort de Paul Claudel.

La revue Paul Claudel Papers a pris la succession de Claudel Studies. Elle est publiée à York University par Sergio Villani, éditeur; et Ann Bugliani et Nina Hellerstein, éditeurs associés. Son conseil de rédaction est composé des membres de la Paul Claudel Society. Les deux premiers numéros sont parus en janvier 2003 et janvier 2004, et comprennent à la fois des textes présentés aux réunions de la Society, et d’autres contributions par des membres nord-américains et internationaux. Elle accueille les contributions de tous les chercheurs claudéliens dans le monde.
 

Nina HELLERSTEIN

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La réception de Claudel en Angleterre et aux Etats-Unis

La critique anglaise et américaine a commencé à parler du théâtre et de la poésie de Claudel à partir des années 1910. Dans les deux pays, l’oeuvre claudélienne a toujours suscité l’enthousiasme d’un certain nombre de lecteurs perspicaces, mais sa diffusion et son appréciation se heurtent à deux obstacles majeurs: la difficulté des textes et la complexité de la pensée religieuse. Au début du siècle, l’intérêt de Claudel lui-même pour les auteurs catholiques anglais, Patmore et Chesterton, a créé des liens entre le poète et le milieu des catholiques anglais, en particulier la poétesse Alice Meynell, qui a présenté et traduit plusieurs parties de L’Otage. Parmi les critiques et gens de lettres qui ont accueilli favorablement les oeuvres claudéliennes dans la presse, l’on remarque Chesterton lui-même, John Middleton Murray, Aldous Huxley et Robert Speaight, qui a traduit, monté et joué plusieurs pièces. Dans les universités britanniques, Claudel est étudié et apprécié grâce à des spécialistes comme Ernest Beaumont et Gilbert Gadoffre. Sur la scène anglaise, les représentations claudéliennes ont commencé avec un Echange monté par Edith Craig, fille de Ellen Terry et soeur de E. Gordon Craig, en 1915. Dans les décennies qui suivent, la plupart des pièces ont été montées, généralement dans des traductions anglaises; parmi elles, Partage de midi a rencontré le plus grand succès. Pourtant, les critiques se montrent divisés et souvent rebutés par les difficultés de la métaphysique claudélienne. Pendant l’été 2004, le festival théâtral d’Edimbourg a accueilli la production Olivier Py du Soulier de satin, accompagnée par celle de Jeanne d’Arc au bûcher. De nouveau, le public a été à la fois impressionné et dérouté par la complexité des oeuvres.

Aux Etats-Unis, l’intérêt pour l’oeuvre claudélienne a été le plus important dans les milieux intellectuels et universitaires, particulièrement dans les établissements d’enseignement catholiques. Le deuxième séjour de Claudel aux Etats-Unis, pendant son ambassade à Washington, entre 1927 et 1933, l’a amené à nouer des liens d’amitié avec des admirateurs de son oeuvre, en particulier avec Agnès Meyer, qui a collaboré avec le poète sur des traductions et a entretenu une correspondance importante avec lui. Dans le domaine théâtral, L’Annonce est de loin la pièce la plus fréquemment jouée, dans de nombreuses régions du pays, à Broadway et dans des écoles catholiques, à la fois en anglais et en français. A travers le vingtième siècle, on a monté aussi Partage de midi, Le Livre de Christophe Colomb, et plus particulièrement Jeanne au bûcher, qui a été jouée plusieurs fois avec un grand succès à New-York, notamment par Leonard Bernstein et sa femme Felicia dans le rôle de Jeanne. Une oeuvre souvent jouée, particulièrement à Pâques, est Le Chemin de la croix, accompagnée de la musique de Marcel Dupré. Une autre source importante de productions a été la réunion annuelle de la Paul Claudel Society nord-américaine. Parmi ses productions l’on remarquera L’Ours et la lune, en 1973, L’Échange, en 1974, et Partage de midi, en 1981. Dans le domaine intellectuel, la Society constitue le centre d’intérêt et d’activités le plus important pour l’oeuvre claudélienne en Amérique du Nord. Elle a créé une archive Claudel à la bibliothèque de l’Université Loyola de Chicago. Il y a également des documents claudéliens importants à la bibliothèque de Yale University. Depuis quelques années, les chercheurs aux Etats-Unis s’intéressent particulièrement à la dimension orientale, internationale et globale de l’oeuvre claudélienne.

 – Jacqueline de Labriolle, CLAUDEL and the English-Speaking World : a Critical Bibliography, tr. Roger Little, 173 pp. (Series: Research Bibliographies and Checklists, Grant and Cutler, London 1973).

 Les principales traductions en langue anglaise

The East I Know (Connaissance de l’Est), tr. Teresa Frances et William Rose Benét, intro. par Pierre Chavannes, New Haven: Yale University Press, 1914, et London: H. Milford, Oxford U.P.
The Tidings Brought to Mary (L’Annonce), tr. Louise Morgan Sill, New Haven: Yale U.P., 1916; repr. London: Chatto & Windus, 1926.
The Hostage (L’Otage), tr. et intro. par Pierre Chavannes, New Haven: Yale U.P., 1917 et London: H. Milford, Oxford U.P.
Tête d’Or, tr. John Strong Newberry, New Haven: Yale U.P., 1919 et London: H. Milford, Oxford U.P.
The City (La Ville), tr. John Strong Newberry, New Haven: Yale U.P., 1920 et London: H. Milford, Oxford U.P.
The Book of Christopher Columbus (Le Livre de Christophe Colomb), tr. Claudel avec l’aide d’Agnès Meyer et un lecteur de la presse Yale, New Haven: Yale U.P., 1930 et London: H. Milford, Oxford U.P. Cette édition a été illustrée par Jean Charlot.
The Satin Slipper (Le Soulier de satin), tr. Rev. Fr. John O’Connor avec la collaboration de l’auteur, New Haven: Yale U.P., 1931 et London: Sheed & Ward, 1931.
Three Plays: The Hostage, Crusts, The Humiliation of the Father (L’Otage, Le Pain dur, Le Père humilié), tr. J. Heard, Boston: John W. Luce, 1944, Branden, 1945.
Poetic Art (Art poétique), tr. Renée Spodheim, NY: Philosophical Library, 1948.
Correspondance Paul Claudel-André Gide, tr. par John Russell, New York: Pantheon, 1952.
(cette traduction fut publié d’abord à Londres (la même année,1952) par Secker & Warburg)
Break of Noon (Partage de midi), et The Tidings Brought to Mary (L’Annonce), tr. & intro. de Wallace Fowlie, Chicago: H. Regnery, 1960.
Five Great Odes (Cinq Grandes Odes), tr. & intro. par Edward Lucie-Smith, London: Rapp & Carrol, 1967 et Chester Springs, Pa.: Dufour, 1970.
The Exchange (L’Echange), tr. par Louise Witherell et H. Lawrence Zillmer, in Claudel Studies, Vol. II, No. 2 (1975), pp. 5-43.
Proteus (Protée), tr. par Moses M. Nagy et Michael Gillespie, in Claudel Studies, Vol. V, No. 2 (1978), pp. 51-143.
Knowing the East (Connaissance de l’Est), tr. par James Lawler, Princeton: Princeton U.P., 2004.
A Hundred Movements for a Fan (Cent phrases…), translated with an Introduction by Andrew Harvey and Iain Watson. (Quartet Books, London 1992)
Ways and Crossways (= la plupart des textes repris dans Positions et Propositions II), translated by Father John O’Connor with the collaboration of the author (London, Sheed and Ward 1933)
Three Poems of the War (Trois poëmes de guerre), tr. by Edward J. O’Brien with an Introduction by Pierre Chavannes [avec le texte en français], Yale University Press: New Haven, Oxford University Press:  London, 1919.
Letters to a Doubter(Correspondance  Jacques Rivière – Paul Claudel), tr. by Henry Longan Stuart; Burns, Oates & Washbourne, 1927. (Réimprimé par ‘Roman Catholic Books.org’, USA, 2005.
The Stations of the Cross (Le Chemin de la Croix), tr. Father John J. Burke, in The Ecclesiatical Review, October 1927, Philadelphia.
Picture Book: 32 Original Lithographs by Jean Charlot. Texts in French and English by Paul Claudel, John Becker, NY, 1933.
Coronal (Corona benignitatis anni Dei), tr. Sister Mary David, [accompagné du texte français], Pantheon Books, NY, 1943.
Lord: Teach us to Pray(Seigneur, apprenez-nous à prier), tr. Ruth Bethell, D. Dobson, London, 1947.
The Eye Listens(L’Œil écoute), tr. Elsie Pell, Philosophical Library, NY [c.1950].
A Poet before the Cross (Un poète regarde la croix), tr. Wallace Fowlie, Henry Regnery Company, Chicago, 1958.
I Believe in God : A Commentary on the Apostles’ Creed (Je crois en Dieu), tr. by Helen Weaver, ed. by Agnès du Sarment, Holt, Rinehart & Winston, NY, 1963: Harvill, London, 1965. (Réimprimé par Ignatius Press, San Francisco, 2002.
Letters from my Godfather, Paul Claudel, (Lettres inédites de mon parrain, Paul Claudel), tr. William Howard, the Earl of Wicklow, Clonmore & Reynolds, Dublin, 1964.
Claudel on the Theatre (Mes idées sur le théâtre), tr. Christine Trollope, University of Miami, 1972.

Nina HELLERSTEIN